> Présentation
Date : 7 février 2007
Dernière mise à jour le 7 février 2007.
Mourad BAHFIR, est doctorant en sociologie à l’Université Lyon 2-Lumière.
Sa thèse porte sur l’étude du phénomène de la colocation sur lequel peu de travaux universitaires existent. Cet état de connaissance concernant ce phénomène social exige un travail de construction de certaines données qui nécessitent la mobilisation d’un dispositif méthodologique important. En effet, nous n’avons aucune information ni sur la dimension quantitative (combien de ménages représentent-il ?) de ce phénomène, ni sur la structure (par âge, sexe, diplôme, etc.) de la population concernée.
Comment cette forme d’habiter interroge-t-elle autrement le rapport à l’espace domestique historiquement et socialement construit comme la configuration spatiale rendant possible l’existence d’une vie « privée », d’une vie de “famille” de tout individu. L’investissement de cet espace par un groupe dont les membres n’ont aucun lien de parenté (parfois ne se connaissaient pas avant la cohabitation) constitue un élément nouveau et appelle donc une approche nouvelle du rapport à l’espace domestique. La coexistence d’individus ne constituant pas une des configurations sociales (famille nucléaire, famille monoparentale, couple, etc.) habituellement associées au logement ne représentait pas un objet de recherche en tant que tel (analyser les processus de mise en commun, les processus de construction des espaces personnels et des espaces communs au sein du logement) mais est mobilisée essentiellement dans des recherches concernant la vie des étudiants comme une étape (au moment des études) qui caractérise la trajectoire résidentielle de cette population. Il s’agit donc de considérer cette situation qui rapproche spatialement (« partager » le même logement) des individus d’âge, de sexe, de situations sociales, etc. différents comme un objet en tant que tel.